Shibuya Yuuri [fini]

D'un mètre soixante-dix neuf, Yuuri est vu comme un jeune homme légèrement petit et chétif, son poids et sa carrure n'arrangeant en rien cette idée. D'une silhouette fine et élancée, on pourrait facilement le prendre pour un sportif dont l'endurance lui fait défaut, ce qui est tout à fait vrai. Rapide mais peu endurant, Yuuri sera le dernier à se proposer pour un marathon, enfin, cela dépend bien sur. Outre cette silhouette athlétique, le jeune homme a une coupe mi-longue pour ne pas dire courte d'une couleur brune. Son visage, finement dessiné est encore marqué par l'innocence et la pureté de l'enfance. Non rude, carré ou rugueux il laisse place au regard du jeune homme fort expressif. Ses yeux, marrons clairs sont observateurs et vifs, souvent en alerte, se posant sur les éléments clés de l'instant que ce soit un objet, une personne ou même un détail tel que les clignements des yeux, une main se resserrant et tout ce genre de chose. Outre cette vivacité d'esprit, les yeux de Yuuri sont donc les traducteurs de ses pensées, révélant joie, tristesse, espoir, désespoir et toute émotion qui pourrait le traverser, fidèlement accompagnés de par son visage bien souvent déformé par un sentiment quelconque.

Son corps accompagne bien souvent les expressions faciales du jeune esclave, suivant les sentiments ressentis. Une gêne pourra occasionner un mouvement répétitif tel que des petits pas sur place ou même un grattage intensif de l'arrière de la tête. Une peur pourra être exprimer par un long frisson et ainsi de suite. Yuuri n'est pas du genre à cacher ses sentiments sachant bien que cela est un défaut comme une qualité. En revanche, il y a un tic que possède le jeune homme, celui de pencher la tête sur le côté et de sourire un peu pour tout. Sauf bien sur quand son impression sur la question ne le permet pas.

Enfin, du point de vue vestimentaire, qu'y a-t-il à dire ? Esclave depuis toujours, il n'a jamais vraiment eu le loisir de choisir ses vêtements. Néanmoins, pour le peu qu'il a pu porter, il a une préférence pour les chemises, trouvant cela plus pratique. Même si la question peut se poser sur le fait qu'il n'aime pas cela car il a pu les garder plus longtemps que le reste. Les chemises pouvant être rapidement retirées sans être arrachées à jamais. Autrement et bien il s'en moque même si à vrai dire, les chaines et bracelets de fers ne sont pas dans les premiers accessoires qu'il préfère. Car oui il faut noter que durant ses longues semaines à errer en tant qu'esclave à vendre ou même pris par une maitresse fort peu gracieuse, notre jeune esclave à porter des chaines au niveau de ses poignets et chevilles. Enfin, ceci semble passé, c'est ce qu'il espère.

Yuuri, jeune homme d'une vingtaine d'année qui n'a jamais rien connu d'autre que le statut d'esclave. Fils d'esclave, il fut réduit à ce statut à sa naissance, ne connaissant pas la liberté et ses joies comme le disent certains. Ainsi, il est simple de savoir qu'il n'y a pas une once de rébellion en lui. Enfin, à la surface, peut-être y a-t-il, enfoui au fond de lui, une envie d'être libre et de ne pas devoir servir autrui. Mais pour l'heure, il faut le dire, Yuuri s'est résigné à sa condition d'esclave. Ainsi a-t-il pu s'y résoudre, s'y faire et même, à la surprise de beaucoup, l'accepter. Se pliant donc à son maitre, sa maitresse ou au responsable de sa garde, il est possible de dire que Yuuri est quelqu'un de docile et de patient. Une patience révélée par le calme dont il fait preuve qu'importe la situation, enfin, tant qu'elle ne le dépasse pas, ce qui hélas, est plus fréquent qu'on ne le croit.

Ceci étant dit, l'esclave qu'il est garde une personnalité qui lui est propre. Bien qu'il confère une grande importance aux gouts de son "propriétaire" et tout ce qu'il va avec, il garde ses propres gouts, envies, préférences et principes, ne les gardant que pour le cas où on lui laisse le choix. Autrement et bien, il se calque sur ceux de son maitre ou de sa maitresse mettant les sien en arrière plan, même si parfois, cela est une pure évidence. Cela permet également de montrer que Yuuri est quelqu'un qui, bien qu'esclave, sait faire preuve de tolérance, de respect et d'abnégation, même s'il est vrai qu'on pourrait penser que cela vienne de son statut et non de sa nature ce qui est, dans le cas présent, faux.

Outre ces quelques faits, Yuuri a pris un certain recul et est donc une personne qui sait avoir son propre avis sans avoir de besoin se forgeant ses quelques opinions lorsqu'il le peut. Ses yeux observateurs et son esprit quelque peu travailleur font de lui un jeune homme à l'imagination débordante et à l'analyse psychologique avancée. Et s'il lui arrive de taper dans le mille en des occasions plus ou moins fréquente, il est tout aussi fréquent de le voir tomber dans un scénario stupide ou fort original basé sur des faits, croyant alors avoir vu juste. Non pas une prétention, juste un penchant pour la paranoïa ou le burlesque.

Enfin, si tout cela semble bien beaux et merveilleux pour un esclave qui aurait accepté sa condition, il reste un point qui amusera fort les potentiels propriétaires du jeune esclave. En effet, s'il semble pouvoir prendre du recul, réfléchir posément et ne pas être du genre à agir précipitamment, il est à noter que Yuuri est encore un jeune homme dont l'expérience de la vie n'est pas immense. Bien des choses lui est encore inconnu et s'il a gouté par une ou deux fois à quelques gifles ou coups de fouet, ce n'est pas pour autant qu'il s'y est habitué. En somme, il est bon de savoir que bien qu'habituer à son statut, Yuuri est loin d'avoir tout connu et est prédisposé à recevoir les pires sévices pour la première fois.

Probablement né à la mauvaise époque ou dans la mauvaise famille, Yuuri est né il y a vingt ans de cela, dans un monde où les humains n'avaient plus leur place, juste celle qu'on leur donnait, et encore. Bien sur, il ne repousse pas sa famille et ne lui en veut pas, non, ce n'est pas de leur faute, même s'il est à se demander pourquoi mettre un enfant au monde si on sait ce qu'il deviendra.

Né de l'union de deux esclaves humains alors qu'ils satisfaisaient la vue d'un maitre avec un penchant pour le voyeurisme, le jeune enfant n'eut pas le loisir de grandir avec ses parents. Confié aux mains d'une bande de bonne sans amour, il grandit dans des conditions certes convenables mais pas enviables. Considéré comme un esclave pouvant servir à l'âge de six ans, il fut rapidement au service du même maitre qui possédait ses parents. Chargé de basse tâche qu'un enfant pouvait faire, il fut bien vite traité comme un esclave à part entière, vivant comme les autres et recevant les mêmes punitions en cas d'échec ou de maladresse ce fut d'ailleurs bien pour ça qu'il s'appliquait à faire ce qu'il fallait comme il fallait.

Plus tard, lorsque la dizaine d'année était passée, il fut échangé contre une esclave qui, à sa différence, pourrait subir les sévices de ce maitre immonde. Atterrissant entre les mains d'une démone qui voyait en lui un jeune garçon pouvant être fort utile et particulièrement mignon. Oui, un compliment qui donnait un brin de motivation supplémentaire, il fallait l'avouer. Enfin, si Yuuri avait cru pouvoir s'y plaire, il se ravisa bien vite se rendant compte que cela ne serait pas aussi beau qu'il l'espérait. Certes mieux traiter et moins obligé à faire des tâches ménagères ou des choses de cet ordre là, il vit ses poignets et chevilles entravés par deux chaines, certes assez longues mais pesantes et fort peu pratiques. Ceci ne fut qu'une première, il ne fallut pas bien longtemps pour qu'on le traine ici et là tel un petit chien ou singe qu'on montrait à tout le monde. Non pas que cela était déplaisant, quoique si, mais il fallait le dire, le jeune adolescent détestait plus que tout lorsque sa maitresse autorisait ses amis à passer du temps seul à seul avec son "protégé". Il ne parlait pas de traumatisme mais c'était tout comme.

Cela dura quelques années avant qu'un nouveau changement ne se fasse. Il ne sut ni comment ni pourquoi mais sa maitresse fut emmené remettant alors ses esclaves à d'autres. Il ne fut pas tout de suite remis entre les mains d'un maitre, non, on l'emmena dans une sorte d'étrange système d'esclave, les amenant ailleurs. Trainé alors avec des dizaines voire plus encore d'autres esclaves, il parcouru quelques kilomètres durant de longs jours si ce n'est plus. Ce fut au bout d'un bon mois peut-être plus, qu'il arriva. Il ne sut où il était vraiment et ce ne fut qu'au bout d'un bon mois qu'il l'appris. Une île nommé Atlantica City où tout était différent. Il savait que là encore les maitres et esclaves étaient encore de mise. Traité comme un esclave, on le mit entre les mains d'un vendeur d'esclave qui se ferait un peu plus d'argent sur le dos du jeune homme. Attendant alors l'heure où un maitre posera les yeux sur lui, Yuuri est en attendant l'un des nombreux esclaves attendant seul dans une cage ou ailleurs, portant encore sur lui les chaines de sa précédente maitresse. Peut-être les enlèvera-t-il, peut-être pas, à vrai dire, cela ne dépend pas de lui, cela n'a jamais dépendu de lui ...