Fuite brillament raté

Fuir ? Trouver un bateau qui la ramènerait sur le continent ? Tout en espérant ne jamais être retrouvée ? Oui ! C'était ce qu'Elyon voulait faire. La folie surement, mais elle avait tout organiser.

La première étape avait été de s'arranger avec l'homme qui l'avait acheté pour qu'elle puisse porter des vêtements plus décent, et qui par la même lui ferait ressembler d'avantage à une dissidente qu'à un e esclave. Elle s'était ensuite entretenue avec lui afin qu'il puisse lui donner libre droit d'aller et venir sur sa propriété.
Elyon avait prit l'habitude de s'isoler dans le jardin, partant toujours trop tôt, rentrant toujours trop tard. Ludwig s'était montré compréhensif bien qu'agacé par ses manières contestataire et ses requêtes toujours plus poussée. La jeune sorceleuse ignorait encore le pouvoir qu'elle possédait, mais elle avait au moins l'art de l'argumentation et jusqu'à ce jour, aucune de ses demandes n'avaient été rejeté.

La seconde étape avait été de passé un pacte avec lui. Scellé par un suçon qui a sa grande surprise laissait toujours une tâche rosé sur sa peau. Sans doute était-ce dû au fait qu'il soit un ange, déchu ou non cela restait la preuve qu'elle était sienne et qu'elle se devait de tenir parole. Et inversement...
Et pour finir elle avait fini par décider de partir sans rien laissé dernière elle, bien trop préoccupée par son passé oublié. *Cet endroit ne m'aiderait pas à tout retrouvé... Je dois partir* S'était-elle dit en quittant le manoir.

La troisième étape consistait à voler un bateau et partir le plus loin possible. Cela en revanche était de la folie. Si Elyon avait tout oublié de qui elle était, elle ne savait pas non plus naviguer, si elle avait pu apprendre cela un jour bien sur... L'île était toujours à porter de vue, le vent n'était pas en sa faveur et chose qu'elle n'avait pas pensé lors de sa tentative - raté - de fuite, était les gardien qui veillait à ce que personne ne quitte l'île.
CElui qui arriva sur l'embarcation qu'elle avait emprunté sans autorisation possédait ce qu'on pouvait appelé un pouvoir de téléportation. Elyon ne put par dire grand chose que déjà elle sentait ses deux mains l'attraper, l'encadrer avant de ne pas comprendre grand chose à ce qui se passa ensuite...

Elle vit des choses qu'elle ne comprit pas vraiment, et se retrouva l'instant d'après dans un endroit familier. L'endroit où on l'avait acheté... L'endroit qu'elle ne penserait plus jamais revoir... Erreur fatal que de vouloir fuir. Elle qui avait pour habitude de quitter le domaine toute une journée, son maitre ne la chercherait pas avant la nuit. S'il la cherchait... S'il voulait toujours d'elle...
Elyon réprima un frisson en se souvenant de ce dont il lui avait parler ce fameux jour. Un lieu où l'on emmenait les esclaves indomptables.

Dans la cage où l'on la laissait elle n'était pas seule, comme elle l'avait été la première fois. Mais cela n'y changerait rien * Et si quelqu'un d'autre m'achetais !*
Elyon n'avait plus qu'une idée en tête, fuir de nouveau... Mais cette fois afin de regagner le manoir de l'ange déchu.

Invité

Combien de temps cela faisait-il ? Une semaine ? Un mois ? Une année ? Plus ? Non, probablement pas. Quelques jours peut-être, une semaine au mieux, si on pouvait parler de "mieux". Une semaine dans ces cages à longueur de journée. Que pouvait-il faire ainsi ? Dans une cage où rien ne se trouvait si ce n'était l'esclave qu'il était. Pas le moindre objet, rien d'autre de ce qu'il avait pu avoir sur lui. Bien sur, il n'était pas seul, non, il avait des voisins, d'autres esclaves, mais ceux-ci semblaient dociles, muets, sourds, asociaux. Il avait beau tenté de leur parler, il n'y en avait eu qu'un ou deux qui avait répondu et encore, ce n'était que de rapides réponses, à peine de quoi parler et encore. Apeurés, effrayés, leur yeux ne restaient jamais en place craignant toujours qu'on ne les remarque et les remettent à leur place par la violence pure et simple.

Il avait reçu aussi quelques corrections, enfin, quelques coups de bâtons et des cris furieux sur le silence de la marchandise, mais il n'avait jamais vraiment tenu. Peut-être était-il trop bavard. Peut-être s'ennuyait-il trop pour rester silencieux et se tourner les pouces pendant des heures. Quoiqu'il en était, Yuuri n'avait jamais cessé d'essayer de parler aux autres esclaves présents. Cela lui en couta apparemment une place. Enfin, il en fut pas libérer ou oublier au fin fond du magasin, juste ... déplacer. Déplacer d'une catégorie à une autre, probablement. D'un esclave docile à un esclave bavard ? D'un esclave à vente normale à un esclave à vendre rapidement ? Comment pouvait-il savoir ? La seule chose qu'il savait était qu'apparemment il n'était pas seul, enfin, il ne le serait pas. Une personne était déjà présente, tout aussi silencieuse bien que tapie dans un coin, attendant on ne sait quoi.

Le jeune homme avait bien sur tenté de l'aborder essayant de lui parler. Autant parler à un mur. La seule réponse qu'il avait obtenu était un sourire semblable à un sourire carnassier, cachant bien des idées malsaines et peu enviables. Autant dire que l'esclave n'avait pas l'intention de lui tourner le dos. Enfin, même si son "colocataire" n'était pas le plus bavard et idéal compagnon, cela signifiait qu'il y aurait peut-être d'autres personnes. Des personnes plus bavardes, plus sociales et plus ... coopératives. Enfin, c'est ce qu'espérait Yuuri car pour l'heure rien n'avait changé si ce n'était que cette cage semblait plus grande et plus à la vue des potentiels acheteurs.

Passant une première nuit seul avec ce présumé esclave on ne peut plus silencieux, il fallut attendre le lendemain à notre jeune esclave pour avoir une nouvelle colocataire. Amené par un inconnu, elle semblait à la fois dans l'incompréhension et dans des retrouvailles avec cet endroit. Enfin, c'était ce qui semblait être dit dans son regard, était-ce vrai, était-ce faux ? Yuuri n'en savait rien, il le saurait peut-être si cette personne lui répondait. La détaillant, il la trouva étrangement mieux vêtu que la plupart des esclaves qu'il avait pu voir jusqu'à présent. Pourquoi ? Il n'en savait rien mais cela confortait cette idée qu'elle avait un certain passé mouvementé. Silencieux un long moment, il finit par prendre la parole, l'interpelant alors sachant qu'il n'y aurait que deux possibilité : être repoussé ou être accepté laissant alors une discussion se faire entre les deux personnes :

Bonjour, mon nom est Yuuri, apparemment tu semblerais être ramener, un maitre qui t'aurais revendu ?

Une pure supposition, enfin, en même temps, quel autre choix pouvait-il y avoir ? Beaucoup, c'était vrai, mais aucun qui venait à l'esprit du jeune homme. S'asseyant alors plus confortablement s'adossant aux barres de la cage, il laissa ses chaines chanter leur claquement mécanique typique, bruit dont il s'était accommodé avec le temps, même si cela l'entravait toujours autant ...

L'odeur de cet endroit répugnant, l'obscurité dans laquelle elle était plongé de nouveau, l'humidité constante qui y régnait, le froid du sol des barreau légèrement rouillé de la cage dans laquelle on l'avait enfermé. Tout lui rappelait les deux semaines atroce qu'elle avait passé quelque ici même. A quelques mêtre prêt tout du moins...

Dans un bruit sourd, le gardien qui venait de lui voler son rêve, s'éloignait après avoir refermer la cage. Son coeur battait de plus en plus vite. Sortir d'ici était bien plus facile que d'y rentrer, sans aucun doute, mais il faudrait qu'elle y parvienne. La seule chose à trouver était "comment".
Ses yeux ne s'étaient pas encore habituer à l'obscurité qui l'entourait. Aussi sursauta t-elle lorsqu'elle entendit une voix derrière elle. Elyon plissa les yeux en voyant non loin d'elle une ombre recroquevillé. La silhouette ressemblait à celle d'un homme, et répétant mentalement ce qu'elle se souvenait avec entendu, la jeune esclave se concentra pour lui répondre.

Les choses avaient bien changé depuis qu'elle avait quitté cet endroit. Il lui semblait pourtant dans ses souvenirs que le moindre bruit était proscrit. Ses pauvres gens avait trop peur d'être emmené ailleurs pour être dressé. . Peut-être était-ce toujours ainsi que ce ce jeune homme lui l'ignorait. A moins qu'il s'en fiche.

Peignait, parfumé, habillée convenablement, son compagnon de cellule avait vite cerné qu'elle n'avait pas été comme eux capturé sur le continent et amené jusqu'à l'Atlantide pour y être vendu. Il faisait en revanche erreur pour ce qui était de sa "vente"...
Elyon jeta un rapide coup d'oeil vers l'endroit où le gardien s'était éloigné pour être certaine de ne pas être entendu avant de lui répondre, dans un chuchotement

Je m'appelle Elyon... Et non il ne m'a pas vendu mais c'est ce qu'il risque de m'arriver s'il apprend que je suis partie.

Il lui arriverait peut-être même pire si elle ne se trouvait pas tout de suite une bonne excuse... Si elle ne parvenait pas à sortir d'ici comme elle l'avait déjà fait lorsqu'elle y était enfermée.
Elyon poursuivait toujours aussi bas afin que ni les autres esclaves ni les gardiens ne l'entendent.

Il faut que je sorte... En fait il aurait mieux fallu que je ne quitte pas le manoir du tout.

Elyon soupira et passa une main dans ses cheveux. Les formes sortait peu à peu de l'obscurité et la jeune femme pu enfin lire les traits sur son visage. Fronçant elle sourcil elle ne pu s'empêcher de lui demander s'il s'était déjà vu. Elle qui était à la recherche de son passé oublier, peut-être y avait-elle était conduit.

Invité

Observant la nouvelle arrivante, Yuuri gardait le silence, attendant sa réponse, si réponse il y aurait. Après tout qui sait, peut-être serait-elle d'humeur à garder le silence comme tous autres. Ce qui, il fallait l'avouer, déplairait légèrement au jeune esclave. Non pas qu'il ne pouvait se passer de bavarder un peu, mais il fallait le dire, parler dans le vent à longueur de temps pendant une semaine si ce n'est plus était quelque chose de lassant et de frustrant. Quelques mots suffiraient, de quoi faire une bride de bavardage, rien de plus, il s'en contenterait, enfin, c'est ce qu'il pensait même si une petite partie de lui savait que si cette personne répondait, la conversation allait s'engager et qu'il ferait tout pour la prolonger même si cela lui serait récompensé par des coups ou quelques remises à l'ordre par les responsables du magasin ou de surveillance.

Lorsqu'il entendit sa voix, il ne put réprimer un sourire. Ses efforts ou tout du moins sa persévérance avait marché. Voila qu'on lui répondait, il fallait le dire, cela faisait plaisir. Écoutant donc sa première interlocutrice depuis maintenant bien des jours, il fut seulement étonné qu'elle ne parla que dans un chuchotement. Avait-elle peur, elle aussi, d'être réprimandée, punie ou pire encore ? Peut-être, Yuuri était néanmoins bien content de ce chuchotement. L'écoutant donc, il entendit son nom, Elyon ainsi que sa réponse. Apparemment son maitre ne l'avait pas revendu, apparemment il ne semblait pas même savoir qu'elle était là. C'était ... original. Enfin, pour le jeune homme. À ses souvenirs, jamais il n'avait eu le droit de se déplacer sans que son maitre ne le sache. À moins que ... Serait-elle en fuite ? Avait-elle tenté de s'enfuir de chez son maitre ? Cela pourrait expliquer certaines choses, ses vêtements notamment.

Les esclaves, bien que souvent aux pieds de leur maitre pour leur obéir ou servir de joujou avaient, en de rares occasions, tout dépendant du maitre, un peu de tranquillité. Peut-être qu'elle avait eut un peu plus de liberté et qu'elle en avait profiter. Cela semblait peu faisable mais restait plausible. Enfin, Yuuri n'en savait pas plus que cela et tout ceci restait sur des suppositions, il n'avait connu que deux trois maitres et de ce qu'il en avait vécu ou vu, il aurait jamais été possible, pour lui, de fuir enfin, il fallait l'avouer, cette idée ne lui était jamais passé par l'esprit. Docile ? Non, juste résigné. Il était esclave depuis toujours, que pourrait-il faire une fois libre ? Il n'en avait pas la moindre idée. Il pouvait le concéder, c'était bizarre, mais il était ainsi ...

Revenant à la situation actuelle, repensant à cette esclave qui continuait de lui chuchoter quelques mots, il eut la chance dans saisir le sens, pouvant alors être capable de lui répondre sans lui faire répéter, ce qui l'aurait, vraisemblablement, posé problème. Elle n'aurait jamais du quitté le manoir. Les choses se confirmaient, même si Yuuri ignorait de quel manoir elle parle. Néanmoins, il s'imaginait bien la chose, une esclave prenant la fuite pendant que son maitre dormait ou était occupé d'une quelconque manière se faisant attraper et, dans le doute, remis dans un magasin d'esclave. Il ne fallait pas être très intelligent pour se douter de ce qu'il se passerait si celle-ci retrouvait son maitre au travers des barreaux d'une cage avec pour merveilleuse explication une fuite. Une preuve de plus que la fuite n'était apparemment pas la meilleure solution.

Gardant le silence, il ne reprit la parole qu'une fois qu'elle lui demanda s'il s'était déjà vu. La question était non pas étrange mais inattendu. Yuuri aurait cru que dans ce monde, on se souvenait facilement des personnes que l'on avait vu. Maitre, vendeur, esclave, autres ... Yuuri avait toujours classifié les gens ainsi, se rappelant alors d'un visage mais surtout de son appartenance dans la société. La regardant, fouillant dans ses souvenirs, il ne trouva aucune trace de ce visage ni même de ce nom. Hochant négativement la tête, il prit donc la parole, d'une voix non pas forte comme il l'aurait fait normalement mais non si bas qu'on pourrait parler d'un chuchotement. Disons simplement qu'il avait baissé d'un ton.

Non, désolé, je ne pense pas.

Restant un moment silencieux, il ne tarda pas à lui demander, la voyant bien agitée et prête à tout pour sortir de là, ce qui, peut-être, pourrait l'aider.

Il semblerait que tu veuilles sortir d'ici, tu as une idée ?

Comment aurait-elle pu l'exprimer autrement... Oui elle regrettait ! Malgré elle, en dépit de son désespoir de n'être considérée que comme un objet. Elyon avait des remords et reconnaissait silencieusement qu'elle aurait dû se faire plus sage et se plier aux règles qu'on lui avait imposé. Après tout, son maitre n'avait pas été si dur. Il lui avait très largement laissé le temps de se faire à sa nouvelle vie, l'aidant même par moment à se souvenir de son passé.
Les choses seraient surement... Non elles seraient sans aucun doute très différent et elle ne pas pourrait s'en prendre qu'à elle même. *Quelle punition m'infligerait-il cette fois ?!* s'inquiéta t-elle en réprimant un frisson. Le jour de son arrivé, l'aperçu de ce que pouvait-être "être dressée" lui avait donné l'envie de le tuer dès que son regard se posait sur lui. C'était bien entendu avant qu'il n'arrive à cet accord et à ce pacte assez spécial...

C'était une esclave, elle devait de plier aux règles, contenter son maitre et faire toutes les autres petites choses qu'il désirait. Elyon devrait finir par s'y faire, même si son esprit rebelle et revendicateur lui imposait le contraire. Elle devrait bien - un jour - s'y résoudre.
Lorsqu'il répondit à sa question, elle baissa les yeux, quelques peu déçu, espérant pourtant ne rien laisser paraitre.

Elyon retrouva néanmoins de l'espoir lorsqu'elle entendit les mots qui suivirent. Elle conclut bien vite qu'il désirait l'aider à s'enfuir. Et, bien qu'elle n'était pas certaine de pouvoir y parvenir. "Tu as une idée" répétait-elle mentalement. C'était en effet une question essentielle. Quel était son plan ? Il en faudrait sans doute un afin de pouvoir parvenir à son but. Et il faudrait qu'elle le mette en place au plus vite si elle voulait arriver à ses fins.
La sorceleuse se souvenait soudain de ce qui s'était passé quelques jours auparavant.

Se réveillant brutalement d’un cauchemar, Elyon avait vu une lueur bleue dans sa chambre. Cela n’avait duré qu’un bref instant, mais suffisamment pour qu’elle et ce n’était qu’après que l’esclave avait comprit que cette étrange lumière provenait d’elle. *Si je parviens à refaire çà… Peut-être me rendra t-on ma liberté en pensant avoir enfermé une esclave qui ne l’était pas. *Cette idée aurait pu être bonne, si seulement elle savait comment s’y prendre ! Il lui faudrait d’abord provoquer l’état dans lequel elle était ce soir la. Elyon était anxieuse et effrayée… Hors en ce moment, elle était juste déterminée et ambitieuse. A moins que çà ne s’appelle être en voie vers la folie.

Plus ou moins… Mais je ne sais pas si j’y arriverais seule… La dernière fois c’est en venant chercher un esclave que j’ai pu m’attaquer au garde et partir. Seulement je me suis fait attraper avant d’avoir pu trouver la sortie… Ou alors il y a ce rêve... Mais quoi qu'il en soit c'est soit trop risqué soit trop stupide.

Elyon haussa les épaules et songea de nouveau à ce cauchemar. Dans celui-ci elle n’était qu’une enfant tiré de son lit par des hommes sans visage et conduit sur une place pour y être vendu… Ou pire tuée. Elle ne se souvenait de rien d’autre, et n’avait pas pu trouver d’explication à ce mystérieux rêve. Le regard d'Elyon fixait un point invisible tandis qu'elle cherchait une solution plus plausible

Invité

Un plan qui pouvait la faire sortir de là mais qui lui demanderait une aide externe. Elle avait de la chance d'être dans une cage non individuelle, enfin, même si rien n'était dit que Yuuri ou quelqu'un d'autre ne l'aide. Car oui, aussi bizarre que cela soit, dans l'instant présent, le jeune homme ne mettait pas la fuite dans ses priorités. Après tout, même s'il s'enfuyait, où irait-il ? Là était toute la question. Il se savait sur une île, en plein milieu d'un océan. Comment fuirait-il ? À la nage ? Attendant que la mer lui soit favorable ? Étrangement, l'esclave doutait que ce soit possible. Tout comme la possibilité qu'on l'aide à trouver un bateau ou un quelconque autre moyen de transport comme par exemple des tortues de mer qu'on attacherait ensemble pour se faire un radeau de seconde catégorie.

Enfin, même si Yuuri ne pensait pas à s'enfuir, il aiderait quand même cette jeune femme, après tout, qu'est-ce qu'il y perdrait ? Une colocataire ? Il était certain qu'il en retrouverait une rapidement. S'il pouvait l'aider, autant le faire. L'écoutant toujours, il trouva ce dernier plan un peu facile bien qu'efficace. Il savait néanmoins que cette fois-ci serait probablement difficile. Après tout, ce n'était pas comme si il y avait un garde avec les clés de la cage à portée de main ou une gentille bonne qui laverait la cage régulièrement pour être sur que ces mignons petits esclaves vivent dans le confort de la propreté. Enfin, passons. Pour Elyon, il n'y avait apparemment que deux choix : un plan trop risqué ou bien trop stupide. Le jeune homme était bien curieux d'entendre ça, ce qu'il fit comprendre d'ailleurs. Prenant la parole, il lui demanda d'une voix laissant voir sa curiosité :

Un plan ou risqué ou stupide ? Tu m'expliques ?

Car oui, même s'il ne comptait pas sortir d'ici par ses propres moyens ou bien avant qu'on ne le prenne, l'achète ou qu'importe, il s'intéressait tout de même à ses plans d'évasion. Qui sait, peut-être que cela lui serait utile un jour. Et puis, il fallait l'avouer, un plan risqué était toujours intéressant, un plan stupide l'était encore plus. Après tout, pour être stupide, il fallait toujours se donner du mal, n'est-ce pas ?

Laissant son regarde se porter sur la jeune femme, Yuuri changea de position, bougeant un peu ses jambes pour éviter de les ankyloser, alors accompagné de ce fidèle fracas métallique. Bien que toujours à l'écoute, il se plongea rapidement dans ses pensées, essayant de trouver lui-même un plan pour l'aider à sortir d'ici. Il voulait l'aider, près tout, il savait ce que pouvait être la ou les punitions d'un maitre ou d'une maitresse en colère, peu envieux de revoir son esclave tenter de lui désobéir ou de fuir. Si Yuuri pouvait aider cette fille à sortir d'ici et à faire comme si de rien n'était auprès de son maitre et bien il l'aiderait. Enfin, il l'aiderait dans les mesures du possible. Mourir, il en était hors de question, mais la limite frôlait la punition et les coups qu'il recevrait si on apprenait qu'il avait aidé une esclave à fuir. Enfin, il se posait encore lui même la question si cela irait jusque là ou non, après tout, il ne la connaissait que depuis quoi ? Dix minutes ?

Décidé néanmoins, il n'hésita plus, prenant alors la parole, gardant cette voix mi-silencieuse mi-habituelle, pas habitué à parler si bas mais sachant néanmoins que pour de tels propos, la discrétion était de mise.

Si tu as un plan qui nécessite une aide, je t'aiderais. Même si je doute de pouvoir être d'une grande utilité.

Laissant un fin sourire se dessiner sur le visage, Yuuri devait se montrer souriant et amical, histoire qu'elle lui fasse un tantinet confiance, surtout si elle voulait sortir d'ici.

Il n'allait pas être évident de lui expliquer ce qui s'était passé cette nuit là sans l'empêcher de remettre en cause le fait qu'elle était seine d'esprit. Certes, sa situation d'esclave la mettait hors d'elle, mais elle n'en avait pas perdu la raison pour autant. Elyon était certaine de ce qu'elle avait
vu, certaine que cette chose émanait d'elle et par dessus tout certaine qu'elle pourrait arriver à le reproduire.
Ce n'était pas de la folie, c'était simplement la conviction que cette chose était réelle. L'impression que quelque chose en elle ne tournait pas rond.

En dépit du fait qu'elle ne se souvienne de rien avant son réveil dans une cage qui ressemblait trait pour trait à celle ci. Elyon avait l'étrange sensation de ne pas toujours avoir été ainsi. Rebelle et insolente oui en revanche, cela ne faisait aucun doute, mais çà ! C'était différent...

Eh bien... commençait-elle en cherchant comment lui expliquer ce qu'elle avait vu, J'ai vu... Il y a quelques nuits je me suis réveillée et il y avait comme... poursuivait-elle avant de s'interrompre.

Elyon tendait l'oreille, il lui semblait avoir entendu en bruit en provenance de l'entré. * Faites que ce ne soit pas un garde* pensait-elle avant de se rassurer. Tournant la tête vers Yuuri, baissant encore d'un ton, elle se rapprocha de lui pour se faire entendre.

... C'était comme une lueur bleu et brillante. Cà parait fou mais je suis sur de ce que j'ai vu. Et je pense que si j'arrivais à... Si je pouvais recommencer alors... terminait-elle laissant sa phrase en suspens.

La jeune sorceleuse observa son interlocuteur tant bien que mal - vu l'obscurité qui les entourait - espérant ne pas l'entendre rire ni même grimacer. Baissant les yeux elle entendait patiemment son verdict redoutant qu'il ne soit trop dure avec elle. Mais les quelques secondes d'attentes lui parurent bien trop longue et Elyon reprit :

Oublie çà ! C'était... stupide. Je vais me contenter d'attendre que mon maitre apprenne que je suis ici, et assumer la punition qui suivra.

Invité

Proposant son aide, Yuuri savait que cela lui couterait probablement quelque chose. Le plus vraisemblable : une punition. Une torture peut-être, une "petite séance de redressement" comme parfois on les appelait. On le remettrait dans le droit chemin, après tout, si tout cela aboutissait, il aurait aidé une esclave à s'enfuir. Il entendait d'ici les phrases types tel que : "tu aurais mieux faire de partir avec elle" ou bien même "après quoi, tu regretteras de ne pas être mort avant". Enfin, de ce type là. Mais pourtant, le jeune homme était prêt à endurer ça. Pourquoi ? Là était la grande question. Peut-être pour montrer que malgré leur condition, les esclaves n'avaient pas perdu leur solidarité, leur compassion et pour montrer à tous qu'une flamme de liberté existait en eux. Ce qui, fallait-il le dire, serait assez ironique. Yuuri, qui n'avait jamais vraiment chercher sa liberté, montrant que les esclaves avaient toujours espoir de s'en sortir et de s'affranchir. Une bien drôle d'idée.

L'écoutant donc s'apprêtant à tout une histoire étrange voire burlesque si ce n'est pas irréalisable, le jeune homme continuait de tendre l'oreille, voyant bien que cette jeune femme n'était pas envieuse de se faire remettre à sa place suite à sa voix trop portante. Écoutant une réponse découpée en trois, la première hésitante, la deuxième interrompue par un bruit venant de l'entrée, la troisième donnant enfin la réponse. Une lueur bleue ? Elle avait vu une lueur bleue, d'accord. Mais après ? Pensait-elle avoir un pouvoir ? Si c'était le cas alors elle aurait la preuve qu'elle n'était pas esclave. Selon ce que savait Yuuri, on appelait pas un sorceleur ou une sorceleuse. Une classe sociale qui n'était pas réduite à l'esclavage, une bonne chose, fallait-il le dire.

Cogitant sur cette idée, il entendit Elyon lui dire d'oublier ça, trouvant ça trop stupide à son gout, préférant alors attendre son maitre et subir son courroux. Avait-elle des penchants masochistes ? Probablement. Cela ne regardait qu'elle, enfin, il était néanmoins dommage de subir une punition alors que sa classe sociale était portée à un tout autre niveau. Réfléchissant à tout cela, le jeune esclave laissa ses yeux se porter sur les traits de la jeune femme. Plus proche depuis quelques secondes, il pouvait mieux la cerner. Elle avait un certain charme et en la voyant, il se doutait que son visage ne risquait rien, enfin, sauf si son maitre était vraiment stupide. Enfin, Yuuri n'y connaissait que trop peu en terme de maitre et de dominant, autant ne pas trop s'y avancer. Prenant néanmoins la parole, d'une voix tout égale aux précédentes fois :

Je vois ... c'est dommage. Retrouver ce que tu avais fait aurait assuré ta liberté.

Gardant alors le silence pendant un temps, le jeune homme ferma les yeux, se demandant comment serait sa vie s'il s'était découvert un pouvoir. Et bien sur la question de savoir quel pouvoir aurait-il développé l'intéressait. Qu'aurait-il pu avoir ? Un pouvoir pratique ? Puissant ? Utile ? Ou bien tout le contraire comme pouvoir plier un mouchoir selon des plis corrects ? Un pouvoir étrange fallait-il l'avouer. Souriant à cette pensée, il revint à la réalité, demandant alors à sa colocataire de cage une question qui lui avait traversé l'esprit il y a de cela déjà quelques minutes :

Dis moi, comment est ton maitre ? Enfin, je veux dire, l'as-tu fuit tellement il était horrible ou bien es-tu parti aux vus de tes libertés ?

Deux extrêmes il était vrai, mais en général c'est comme cela qu'on cernait les choses. Enfin, c'est ce qu'avait apprit Yuuri ...

Ses paroles résonnaient dans ses oreilles telle les cloches d'une église. *Pourquoi disait-il cela ?...* De toute évidence, il parvenait à y croire alors que c'était sans aucun doute l'histoire la plus incroyable qu'il avait entendu.. Ses yeux se levèrent vers lui et Elyon tenta, scrutant son regard d'y voir un quelconque signe de moquerie. * Il était sérieux !* pensait-elle en réfléchissant à toute vitesse. Cet homme qui venait tout juste de la rencontrer croyait d'avantage en elle, qu'Elyon elle même.
Pour arriver à retrouver ce qu'elle avait fait ce soir là, il lui faudrait dormir et rêver... Ce qu'elle n'avait jamais réussi à faire enfermer dans ces cages. Même lors de son arrivée, Elyon n'avait jamais vraiment pu dormir. Bien trop effrayer par le moindre bruit, les pleurs silencieux de ceux qui l'entouraient, l'obscurité dans laquelle elle était plongée et surtout, les souvenirs de son passé et de ce qui l'avait conduit jusqu'ici qu'elle ne parvenait pas à retrouver.

Soudain une pensée traversa son esprit. *Rêver* Non ! Pas du tout, c'était un cauchemar qui l'avait réveillé en sursaut. C'était donc la peur qui avait provoqué chez elle cette drôle de réaction.
Le plus impressionnant c'est que si pour elle, cela restait irréalisable, Yuuri lui ne semblait pas plus choqué que çà. Comme si cela était commun.

Est ce que tu as entendu ce que j'ai dit ! Une lumière bleue ! Sortait de ma main. C'est impossible on est d'accord !... On est d'accord ?

Si elle s'était répétée c'était avant tout pour se rassurer. Son ton avait également changé. Attendant une réponse elle ne cherchait plus à réfléchir. Répétant mentalement que c'était impossible. Qu'elle avait rêver ou alors qu'elle s'imaginait toutes ces choses pour mieux pouvoir s'enfuir.
Vint ensuite la question de son colocataire de cellule. Celui ci lui avait demandé ce qu'avait pu faire son maitre pour qu'elle décide de partir à tout prix. Elyon s'en voulu immédiatement. *Qu'avait-il fait ? Rien si ce n'était me donner trop de liberté !* se reprochait-elle. Un sourire se dessinait sur ses lèvres tandis qu'elle secouait la tête.

Horrible ?... Non rien de tout çà. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi cette esclave le vénère autant. Je ne comprends pourquoi est ce que vous accepter tous d'être à la merci de ces monstres. En faite, je ne sais même pas comment est ce que tout çà à commencer, ni comment est ce que je me suis retrouvée là ! J'ai l'impression d'être la seule à revendiquer mon droit d'être libre, l'impression que vous vous résignez à vivre ainsi, par habitude, par peur d'être mater, parce que vous n'avez plus la force de vous battre. Je crois que le coup que j'ai reçu à la tête m'a causé plus de soucis que ses hallucinations bizarre et cette perte de mémoire.

Un soupire lui échappa. Ludwig lui avait pourtant dit qu'agir de la sorte l'emmènerait tout droit vers cette salle où l'on dressait les esclaves les plus coriaces. Que si elle parvenait à s'échapper pour rejoindre ses rebelles elle finirait par être tuée. Si seulement elle l'avait écouté. Agi différemment...