Rencontre boisée avec une petite fée de l'ombre [pv Rubis Lunae]

Azarielle dans la forêt, ce n’était ni normal ni étonnant. La maffieuse ange perverse y avait certainement quelques cadavres enterrés… Ca ou là à travers la verdure. Heureusement, elle n’avait que faire des fantômes et pouvait se promener dans ce coin de forêt pour récupérer une somme d’argent qu’ « on » lui avait escroqué. Le « on » en question pensait s’en tirer vivant si Azarielle récupérait son argent : il serait déçu. A chacun son tour d’être trompé. L’ange passait donc de buisson en buisson, parcourant à pied l’herbe folle d’une clairière où devait être son rendu dû. Pour la petite histoire : elle était vêtue d’une robe blanche courte (jusqu’au milieu des cuisses), à petits motifs dont la couleur était semblable à celle de sa chevelure, avec un col en U avec un lacet et des petits plis larges au niveau de la jupe. [HRP : sur conseil de Lia, merci à elle !/HRP] Azarielle était donc en apparence aussi coquette que sage et innocente… Presque aussi innocente qu’une collégienne ! Excepté le détail d’un meurtre à venir, mais cela se produirait dans les fins fonds secrets de sa grande propriété, sous plusieurs mètres de sol bien épais.

Elle arriva finalement au lieu-dit sans trop errer dans les branches. Il y avait une grosse pierre. Sous cette grosse pierre, un trou sur la côté. Bien, l’escroc aura été honnête avant de mourir. Azarielle souleva la pierre avec son pouvoir atmosphérique, prit le petit paquet de gros billets et laissa le roc plat reposer à la même place. Bonne cachette au cas où, il serait utile de s’en souvenir. Elle emballa vite le paquet dans un sachet de tissu et le tout alla aussi rapidement dans le petit sac à dos.

Azarielle, de son apparence normale, circula ensuite dans la forêt pendant une bonne heure en prenant le temps de respirer le bon air empli de chlorophile. Elle tomba, au détour d’un chemin, une démone très mignonne qu’elle crut être encore à l’école ou du moins très jeune.

« Salut toi, que fais-tu toute seule au milieu d’un endroit si incertain ? Toute seule ? »

Azarielle, sous sa mine joyeuse, évalua le danger à… zéro. Etant donné que Rubis était trop mignonne pour éveiller la méfiance, l’ange (qui en plus était sensible à ce trait physique concernant les filles) ne pouvait la suspecter de rien ; même dans le cas contraire. La jeune démone qui se trouvait devant elle ne semblait pas non plus espionner. L’ange décida de se comporter en gentille touriste, se disant que pour une fois, elle prendrait le temps de goûter à la légèreté des situations campagnardes. Au pire, le condamné à mort vivrait un peu plus longtemps et la démone aurait accompli une bonne action sans le savoir.

Qu’y avait-il donc dans ce sac à dos que portait Azarielle, d’ailleurs, pour sauter du coq à l’âne ? Eh bien, à part le colis retrouvé sous la pierre, elle avait un casse-croûte. Rien d’autre : nul besoin quand on peut autant déchirer un arbre que ventiler l’atmosphère.

Rubis avait répliqué calmement avant de sourire très agréablement à Azarielle. Cette dernière savait qu’un démon était un démon, mais Rubis semblait si jeune que l’ange se posait des questions. Une sorte d’instinct parental ou quelque chose qui y ressemble, certainement. Histoire de ne pas froisser sa collègue de rang social, elle se présenta (bien que Rubis sache surement que l’ange était des douze, si elle suivait ce qui se passait en ville), curieuse :

« Je m’appelle Azarielle, et toi ? Je me disais que tu étais jeune, mais peut-être fais-tu moins que ton âge ? »

Cette petite inconnue s’appelait donc Rubis. Ce prénom lui allait bien. Rubis indiqua son âge, cent soixante cinq ans. C’était donc une jeune démone, mais pas « trop » jeune. Elle avait d’ailleurs dans le regard une étincelle d’intelligence qui ne trompait pas sur ses capacités cognitives.
Azarielle rit lorsque Rubis l’appela « Mademoiselle la curieuse », elle appréciait l’insouciance de la jeune démone ; le trait de caractère la rendait spontanée, ce qui rajoutait à son charme. Toutes deux savaient comment s’appeler l’une l’autre mais Azarielle était bien embêtée de ne pas pouvoir donner son âge, dont elle avait arrêté de se soucier il y a longtemps.

« Je voudrais bien te donner le mien, mais j’ai arrêté d’ajouter les années il y a longtemps. Je ne pense pas être trop vieille… Enfin, je crois. » ^^

Elle invita Rubis à l’accompagner vers une sorte de cabane sans murs, comme une paillote de la forêt. Azarielle l’avait aperçue (et inspectée) en se promenant et avait remarqué que cette construction contenait une table et des chaises rustiques, leurs état légèrement vermoulu indiquait un abandon récent. La construction tenait debout, étant assez récente pour être encore solide. Il y avait une cheminée et un ruisseau non loin.

« J’allais vers un abri là-bas pour manger. Veux-tu m’accompagner ? Il y a un ruisseau qui s’écoule pas loin et même une cheminée en bon état. »

Azarielle mena donc Rubis jusqu’à l’ex-habitation précédemment décrite. Elles avaient comme un air de copines d’école buissonnières tant elles faisaient jeunes. Bien sûr, pour Azarielle, ce n’était pas difficile : elle avait le don de paraitre vieille autant que jeune, de changer de sexe, modifier ses mensurations, etc. L’ange avait d’ailleurs en permanence une apparence totalement différente de son apparence naturelle ; cela ne lui coûtait plus tant d’énergie puisque c’était habituel. Rubis suivait gaiement et elles arrivèrent au lieu-dit.

C’était une « maisonnette » qui, autrefois, devait être des plus coquettes. Mais il semblait qu’elle avait été abandonnée en vitesse, il y avait un reste de lampe à huile dans un coin, quelques meubles et c’était tout. Des rebelles surpris par une visite indésirable ? Mais ce n’était pas Wiver en tout cas, et pour cause : l’habitation était encore debout.

« Oh non, du tout ! Je l’ai repérée en passant. »

Azarielle souriait : Rubis ne savait pas du tout qui elle était. Bien, ça lui ferait une surprise. Elle s’assit et déballa son manger, invitant Rubis à faire de même. C’était un tas de sandwiches aux goûts différents. Elle déballa tout cela au centre de la table.

« Prends en si tu veux, ne te gêne surtout pas. » Azarielle coupa les sandwiches carrés en triangle en transformant une de ses mains en couteau ; sa main redevint normale sans que l’ange ne pense à expliquer quoi que ce soit.